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challenge anne perry - Page 2

  • La Disparue de Noël d'Anne Perry

    La Disparue de Noël

    de

    Anne Perry

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    "Hésitante, Lady Vespasia Cumming-Gould resta un instant au sommet des marches. Applecross, dans le Berkshire, était une de ces splendides résidences de campagne où l'on empruntait un majestueux escalier de marbre pour gagner le vaste salon, dans lequel les convives patientaient avant qu'on annonce le dîner"

    Omegus Jones a invité, juste avant les fêtes de Noël, dans son domaine, un certain nombre d'amis. Parmi ces derniers, deux convives retiennent surtout l'attention: Gwendolyn Kilmuir, une jeune veuve et Bertie Rosyth, un célibataire prisé. Leur complicité naissante n'est un mystère pour personne et tout le monde s'attend à un heureux dénouement. Mais Lady Isobel, malade de jalousie, ne peut retenir une réflexion blessante "Dieu du ciel! On dirait un laquais! [...] Elle ne risque pas d'accorder ses faveurs à un domestique. En tout cas, pas dans l'idée de le garder!"

    Tout le monde se fige. Et, fort à propos, Lady Isobel est entraînée par son amie Lady Vespasia hors du petit salon.

    Mais le drame rôde...Le lendemain, le corps de Gwendolyn est repêché dans le lac. La jeune femme s'est suicidée et tout laisse à penser que cet acte est consécutif aux paroles de Lady Isobel. La bonne société présente blâme cette dernière et la menace de bannissement.

    Afin de calmer les esprits, Omegus, l'hôte, propose une punition pour la "coupable" reconnue par ses pairs "A l'époque médiévale, tous les crimes n'étaient pas punis par l'exécution ou la prison [...] On autorisait parfois les coupables à effectuer un pélerinage expiatoire. S'ils en revenaient, ce qui en ces temps dangereux n'arrivait pas souvent, on considérait leur péché comme lavé. On était tenu de leur pardonner à leur retour comme si rien ne s'était passé"

    Sous la pression de Vespasia, Isabel accepte. Et les voilà parties en direction de l'Ecosse...Elles doivent y retrouver, après des conditions de voyage éprouvantes, la mère de l'infortunée et lui confier la dernière missive de sa fille.

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    Comme vous l'avez récemment remarqué, je me suis plongée avec délices dans la série des Monk. En janvier, j'entame d'ailleurs le quatrième tome de ses aventures.

    Mais comme j'apprécie beaucoup la plume d'Anne Perry, je n'ai pu résister longtemps à la tentation de me lancer dans un de ses contes de Noël.

    J'ai retrouvé avec plaisir son sens de la reconstitution. En effet, elle parvient de nouveau à resusciter l'époque victorienne. On découvre ainsi notamment les usages qui président aux repas.

    "Le repas commença par un consommé des plus légers. Neuf plats étaient prévus, mais personne n'était censé goûter à tous. Les dames en particulier, soucieuses de conserver la taille fine et la silhouette délicate qu'imposaient la mode, choisiraient avec soin. Quand la survie physique s'avérait relativement aisée, on créait des règles pour compliquer la survie sociale. Ne pas être accepté, c'était devenir un paria"

    La pression de la bonne société apparaît également dans toute sa cruauté. "Le pouvoir de la bonne société est quasi sans limites. S'en voir exclu équivaut presque à la mort" C'est sans doute en raison des bruits qui courent sur ses rapports avec les domestiques et des éventuelles incidences sur ses possibilités de mariage que Gwendolyn se tue. Les mots d'Isobel agissent comme une sorte de déclencheur. Mais Isobel n'est que le porte-parole de ce que tous pensent ou croient savoir. Sa jalousie ne fait que révéler le carcan dans lequel les femmes, et particulièrement les jeunes filles et les veuves, vivent.

    En effet, il est admis pour une femme mariée, ayant déjà eu des enfants de son conjoint d'avoir discrètement des relations extra-conjugales. Mais personne ne doit l'apprendre, sous peine d'exclusion. Cette liberté n'est bien entendu pas accordée aux célibataires.

    Le portrait que dresse Anne Perry de la gent féminine dans ce roman fait donc froid dans le dos. Elles sont toutes résignées et leur seul moyen de vraiment exister passe par le mariage, généralement consenti sans amour.

    Comme vous pouvez le voir, j'ai  donc beaucoup aimé la description de l'époque. En revanche, j'ai moins adhéré à l'histoire en elle-même. L'intrigue du voyage expiatoire m'a semblé tirée par les cheveux. Tout comme l'explication des raisons qui ont poussé Gwendolyn.

    De même, j'ai regretté le format court de cet ouvrage (125 pages). Il a assurément empêché l'écrivaine de développer la personnalité de ses héros et leur destin. On assiste à une parenthèse douloureuse dans leur existence, sans savoir ce qu'il advient d'eux après. J'aurais aimé mesurer l'impact de ce voyage expiatoire tant sur les caractères d'Isobel et de Vespasia que sur leurs rapports aux autres membres de la bonne société. On en a malheureusement qu'un court aperçu au moment des fêtes de Noël à Applecross.

    Certains éléments clefs nous sont livrés dès le début, comme la passion de Vespasia pour un rebelle italien. Mais leur évocation trop succinte ne permet pas de comprendre tous les tenants et aboutissants.

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman souligne une nouvelle fois le talent d'Anne Perry à plonger ses lecteurs dans l'Angleterre victorienne. Mais la trame autour de l'expiation n'est pas assez exploitée. Il aurait fallu plus de pages pour mener vraiment à bien ce périple!

    Editions 10/18, 125 pages, 2005, 2,50 €

    Lu dans le cadre du challenge Anne Perry  et du challenge Victorien.

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  • Un étranger dans le miroir de Anne Perry

    Un Etranger dans le miroir

    de

    Anne Perry

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    "Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne vit qu'une vague grisaille au-dessus de lui, uniforme comme le ciel d'hiver, lourde et menaçante. Il cligna des paupières et regarda de nouveau. Il était couché sur le dos: la grisaille était celle d'un plafond, noir de crasse et de fumée."

    Eté 1856, Londres, William Monk se réveille à l'hôpital. Il a été blessé lors d'un accident de cab trois semaines auparavant et a tout oublié.

    Peu à peu, il parvient à glaner des informations sur son identité, son métier (inspecteur de police), son logement...Il découvre aussi qu'il était une personne froide, ambitieuse; qu'il avait délaissé sa famille et qu'il vivait seul, sans amis.

    Revenu à la vie professionnelle, il se voit confier une enquête délicate autour de l'assassinat d'un jeune Lord, rescapé de la Guerre de Crimée et sauvagement battu. Pressé par son supérieur qui le déteste, il doit très vite recouvrer ses réflexes de fin limier tout en poursuivant la reconquête de ses souvenirs.

     

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    Je me suis lancée dans cette série grâce au challenge Anne Perry organisé par Syl. Il s'agit de la seconde série imaginée par cette auteure britannique. En effet, après avoir lancé les aventures de Thomas et de Charlotte Pitt en 1979, elle s'est attaquée aux exploilts de William Monk dès 1990.

    J'ai trouvé le point de départ de l'intrigue très efficace. L'idée du héros qui ne se rappelle de rien et doit tout redécouvrir de lui-même tout en se livrant à une investigation compliquée m'a énormément séduite. J'ai apprécié d'en apprendre petit à petit sur lui, à son rythme, contrairement à d'autres romans où tout nous est dit dès le début sur le protagoniste principal. Ces morceaux de puzzle qui s'assemblent au fil des pages permettent de s'attacher à cet homme pourtant bourré de défauts, de ressentir ses doutes, de trembler à la pensée qu'il soit découvert par ses collègues et viré...

    "C'était un miroir pivotant[...] Tout doucement, il l'abaissa vers lui. Le visage qui lui apparut était sombre et énergique, à forte ossature: nez légèrement aquilin, grande bouche, lèvre supérieure plutôt mince, lèvre inférieure plus pleine avec une vieille cicatrice, juste au-dessous, yeux d'un gris lumineux dans la lueur vacillante de la lampe. C'était un visage imposant, mais pas avenant. [...] c'était le visage d'un étranger qui ne se livrait pas facilement"

    Les personnages qui gravitent autour de l'inspecteur se révèlent également très intéressants. J'ai particulièrement aimé Hester Latterly, une jeune femme de trente ans, pas très belle, encore célibataire et qui a servi auprès de Florence Nightingale comme infirmière pendant la Guerre de Crimée. Son intelligence, son sens de la répartie, son envie de faire évoluer les conditions de vie et de traitement dans les hôpitaux, sa maladresse dans certaines situations sociales....me l'ont rendue très touchante. J'espère la retrouver dans d'autres opus de la série.

    John Evan, le nouveau partenaire de William Monk, m'a aussi bien plu. On sent toute sa loyauté et son admiration. De plus, il aide l'inspecteur à évoluer, à se poser des questions sur lui-même... Je souhaite donc que ce tandem classiquement composé de deux caractères antagonistes mais qui s'équilibrent se reforme dans les prochains tomes.

    Une fois encore, j'ai été marquée par le talent d'Anne Perry à resusciter toute une époque. On explore le Londres de la période victorienne, entre ses quartiers huppés et ses bas-fonds. De plus, les passages concernant les visites à Shelburne, demeure de la famille de la victime, donnent la possibilité de se rendre compte des usages de la bonne société, du poids des apparences et du mépris affiché par les classes aisées vis-à-vis des policiers.

    De même, j'ai l'impression d'en avoir pas mal appris à la lecture de ce roman sur la Guerre de Crimée et sur l'impact qu'elle a eu tant sur les soldats que sur la population civile. Les lignes autour de la charge de la brigade légère, "cet absurde exemple de gabegie imbécile et d'héroïsme suicidaire" m'ont frappée.

    Enfin, je tiens à évoquer l'intrigue policière. Elle m'a semblé bien ficelée. J'ai même été en proie au doute...Mais je n'en dirai pas plus...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup aimé ce polar historique. Je trouve ce nouvel héros très intéressant et j'ai hâte de suivre  de nouvelles enquêtes.

    Editions 10/18, Collection "Grands détectives", 2001, 8,10 €, 414 pages

    Ce billet marque ma deuxième participation au challenge Anne Perry de Syl et au challenge polar historique de Samlor. De plus, il constitue ma cinquième participation au challenge victorien d'Aymeline/Arieste.

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  • Une introduction à confirmer

    Avant la tourmente

    Anne Perry

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    Dimanche 28 juin 1914 après-midi, le professeur Joseph Reavley assiste à un match de cricket à Cambridge. Sa quiétude est bien vite bouleversée par l'arrivée intempestive de son frère Matthew. Ce dernier a une très mauvaise nouvelle à lui annoncer: Leurs parents viennent de trouver la mort dans un accident de voiture. Ils se rendaient justement chez lui. En effet, son père comptait lui montrer un document "concernant un abominable complot, susceptible de bouleverser le monde [...] d'anéantir l'Angleterre"

    Joseph et Matthew essaient de retrouver ce fameux papier. Mais toutes leurs tentatives se soldent par un échec. Néanmoins, ils poursuivent leurs investigations et se rendent très vite compte que l'accident de leurs parents a été provoqué. Mais qui aurait bien pu les attaquer? Est-ce que la mort d'un étudiant, protégé de Joseph, aurait un lien avec leur décès?

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    Ce billet marque ma première participation au challenge Anne Perry organisé par Syl.

    Comme je le disais dans une note précédente, je ne m'étais intéressée pour le moment qu'aux aventures de Thomas et Charlotte Pitt, piochées au hasard de la bibliothèque maternelle.

    Je me suis donc attaquée à une autre de ses séries: celle consacrée aux exploits de Thomas et Matthew Reavley, originellement prévue en 5 tomes.

     

    Et autant le dire tout de suite, je n'ai pas été aussi conquise que par les enquêtes de ses héros victoriens.

    Commençons tout d'abord par les aspects positifs.

    J'ai vraiment accroché avec le héros Joseph Reavley. Je trouve que l'auteure a su lui donner beaucoup de profondeur. Et c'était un vrai plaisir de le voir évoluer. Le choc conjoint de la mort de ses parents et du décès de son élève préféré le fait sortir de son apathie. En effet, depuis la mort de sa femme un an plus tôt, il vivait dans une sorte de bulle, un environnement idéalisé qui a explosé.

    C'est là aussi une des forces d'Anne Perry, avoir réussi à créer une sorte de personnage miroir de son époque. La perte progressive de ses illusions ne fait que préfigurer celle que vont subir des millions de personnes pendant la Première Guerre Mondiale.

    Le contexte historique m'a également vivement intéressée. L'opposition pacifistes/va-t-en-guerre est très bien dépeinte, tout comme la vie quotidienne à Cambridge. L'écrivaine, une fois encore, démontre son talent à brosser une atmosphère.

    Venons-en maintenant aux côtés négatifs.

    L'intrigue policière m'a semblé en-dessous d'autres que j'avais pu lire de la même auteure. Elle s'étire en longueur avant de finalement, trouver une conclusion accélérée et alambiquée dans les dernières pages. On se demande d'ailleurs pourquoi Joseph et surtout Matthew, censé travailler pour les services secrets de Sa Majesté, n'avaient pas pensé avant à reconstituer l'emploi du temps de leurs parents la veille de leur meurtre. 

    J'ai aussi regretté que certains protagonistes ne soient qu'esquissés. Cela tient sans doute au côté introductif de ce volume. Néanmoins, j'aurais apprécié me faire une idée plus précise des soeurs Reavley. Hannah n'apparaît que dans les premières pages et n'est définie que par sa ressemblance avec sa mère. Certains traits de caractère de Judith sont certes soulignés, tels que sa vivacité, sa force...mais là encore, je trouve que le lecteur est laissé en retrait.

    Bref, un premier tome assez intéressant des aventures des Reavley mais j'attends d'être plus convaincue par le second.

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     10/18, 2005, 8,80 €